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 Depuis plus de trente ans, Guillaume Beaugé tourne son regard vers les éléments naturels, bruts et encore intacts d'une vallée sauvage en Ardèche ...Ce lieu est pour lui un territoire d'analyse, d'immersion, de méditation, une transhumance annuelle nécessaire .

Durant les mois d'été, c'est à travers une étude intense et quotidienne à l'aquarelle, au fusain ou à la peinture, qu'il parvient à capter l'essence de ces paysages à la fois austères et uniques ...  C'est un travail solitaire et silencieux au coeur des éléments , où se côtoient l'eau, la lumière, les arbres et les rochers ... 

 De retour dans son atelier, près de Narbonne, (Peyriac de mer ), une autre phase commence.... S'opère dès lors une attitude bien plus  intuitive, narrative et poétique ... Les images, les sons et les lumières emmagasinées au cours de l'été ressurgissent et apparaissent de manière presque inconsciente et instantanée sur la toile. C'est cette macération, cette obsession des éléments  et de ces images qui se transcrivent directement dans sa peinture, assemblant sous la lumière l'énergie du torrent, des rochers et des arbres tendus vers le ciel ... La dernière période de sa peinture parle de l'éclatement, d'une explosion des éléments et des repères  conventionnels .L'échelle humaine disparait pour laisser place à un environnement à la fois aqueux, aérien et minéral.Les repères spatio-temporels volent ainsi en éclat.Il  ne subsiste désormais plus de haut, ni de bas, de sentiment de distance, ou de pesanteur. Les éléments et la lumière ont atteint leur plus haut état de fusion  et l'ensemble de la toile vibre et se concentre dans un tout uni et cohérent ...