Le principe d’admiration…

Le principe d’admiration…

le Musée Imaginaire

L’écrivain André Malraux, parle dans le Musée Imaginaire, je crois, de la vocation du peintre, déclenchée plus devant les beaux tableaux, que les beaux paysages… C’est sûrement vrai, car l’admiration des grandes réalisations, incite bien évidemment, à l’imitation, à vouloir faire  » pareil « . Ou, tout au -moins … arriver au même niveau..! C’est un moteur humain bien naturel … et un moteur bien efficace, plus fondé, évidemment sur l’amour que la haine, distillée par les tenants du cynisme littéraire et artistique institutionnalisé… Admirer l’autre, c’est considérer son extrême humanité, qui finalement rebondit sur l’humanité en général, et fait du bien à tous … Ce mot n’est pas très prisé en démocratie, car il sous-entendrait… que nous ne sommes pas égaux !

Si nous pouvons et devons l’être en droit… par notre nature et nos réalisations, il n’en est rien, car certains êtres sont plus motivés, plus entiers, plus énergiques, plus chanceux que d’autres…« réussissent »…plus leur vie … l’accomplissent en quelque sorte.

Vincent Van Gogh a-t-il réussi ou « raté » sa vie ??? …. Nous croyons que c’est une pleine réussite, par la grande œuvre qu’il a laissée et qui irradiera encore très longtemps dans le monde de l’art… Ainsi va la vie, pas toujours vue, par nous, sous le bon angle.

Déclencheur de toutes les vocations

Revenons à ce principe d’admiration, déclencheur à coup sûr de toutes les vocations, qu’elles soient scientifiques, artistiques, musicales ou même celle du boulanger voire du chauffeur routier…

Les grandes choses sont faites pour être aimées, et ainsi, attirer par leur aura, les esprits, qui ont soif, et se sentent mal dans leur condition intime. La grande œuvre, ou la grande action attirent car elles donnent et font du bien, et incitent à leur tour à faire de même … Moteur extraordinaire de l’humanité depuis qu’il existe… !!!  Les idéalistes tordus, les cyniques, les arrivistes n’arriveront jamais à bannir l’admiration .. !!! 

 

L’admiration synonyme d’obéissance … ?

Pas forcément !!! Les grands hommes ne demandent d’ailleurs jamais qu’on les suive. Ils incitent à ce que nous soyons plutôt nous-mêmes, dans le meilleur sens du mot … Aucun de mes professeurs n’a jamais demandé à ce qu’on fasse comme eux, bien au contraire … ils se sont toujours tenus au respect de la nature profonde des élèves, tout en proposant, souvent sans paroles d’ailleurs, une montée vers le haut, la qualité artistique, évidente et indiscutable pour eux .. Ils étaient persuadés en ces temps, pas très éloignés, que ladite qualité artistique amènerait automatiquement le succès commercial, ce en quoi… ils n’avaient vraiment aucune idée de notre époque bénie .. !!!

 

                                                                                                                       Guillaume Beaugé  Janvier 2019

 

Restaurateurs (trices) de tableaux Bas les pattes…

 « Baptème du Christ  » Venezia.Eglise San Silv

 « Baptème du Christ  » Venezia.Eglise                   San Silvestro 

 Aujourd’hui, jeudi 4 août, à Venise, au Palais des Doges, exposition du Tintoret:  toiles de Venise et des musées du monde entier ….    On y trouve heureusement  quelques toiles intactes, mais quelques unes, très brillantes, et par endroits, repeintes par des mains stupides, affichent durement l’inconscience et la maladresse criminelle….. « Baptème du Christ  » Venezia.Eglise San Silv

Combien d'années faudra-t-il répéter à la caste des Restaurateurs et des Conservateurs de Musées, que REHAUSSER PAR UN REPEINT,UN DETAIL, C'EST COMPROMETTRE L'ARCHITECTURE D'ENSEMBLE ET LA VIE DU TABLEAU, EN ENTIER !
 Suzanne et les vieillards  » de Vienne

On peut dire que c’est le cas de certaines d’entre elles, et notamment la fameuse et mondialement connue :  »   Suzanne et les vieillards  » de Vienne, ainsi que « St Augustin de la Pinacothèque de Vicenza, de la « Nativité » de Boston, et du « Doge Almenizo et sa famille devant la vierge à l’enfant  » de la National Gallery de Washington, de « L’origine de la voie lactée  » de Londres, National Gallery … 

    Combien d’années faudra-t-il répéter à la caste des Restaurateurs et des Conservateurs de Musées, que REHAUSSER PAR UN REPEINT,UN DETAIL, C’EST COMPROMETTRE L’ARCHITECTURE D’ENSEMBLE ET LA VIE DU TABLEAU, EN ENTIER !    

Rien de plus bête et plus criminel qu’un repeint maladroit qui insiste et nous ramène à la bêtise anecdotique sacrifiant inconsciemment à l’objectif du détail « visible, alors que le génie pictural voulait justement le suggérer…!!!  L’incompétence des « petites mains  » est ici encore flagrante …!!   Combien faudra-t-il de chef-d’oeuvres, tués sous l’égide de la demande dite scientifique ,pour qu’on se rende compte, enfin, de ce massacre planétaire …?   

     Guillaume Beaugé, peintre, à Venise le 4 août 2018.  

        P.S.   En rentrant à la Scuela San Rocco, j’ai tremblé:  un quarteron de « petites mains » s’est attaqué au deux tableaux du fond de Tintoret : Sainte Marie Madeleine et Sainte Marie l’Egyptienne..La toile est si décapée qu’on voit les coutures , et que des « petits pinceaux  » comblent,à petits coups !!!   Je n’ose penser à mon prochain passage ..!!    

Exposition au Château de Vogüé

Ginette Dajoux
Présidente de l’association Vivante Ardèche vous invite à vous rendre à l’exposition COULEURS au Château de Vogüé

du 8 juillet>16 septembre de 10h à 19h*

17 septembre >4novembre de 10h30 à !3h et de 14h à 18h

Journal d’atelier 2009-2014

Guillaume Beaugé

du Torrentiel dans 

l’Art… 

Journal d’atelier 2009-2014

Écrits recueillis et commentés par Pierre-Jean Brassac

écrit recueillis et commentés par Pierre-jean Brassac

Ce livre peut vous être envoyé par la poste, contre un chèque de 17 Euros

lereg44@gmail.com

cliquez

Ce que Guillaume Beaugé offre ici au lecteur est un mélange édifiant d’observations pratiques et de courtes dissertations, émaillé d’aphorismes, de citations. Son unique sujet : le métier de peindre et les réflexions qu’il suscite chez ce praticien qu’il est depuis plus d’un demi-siècle . Ces textes ont le goût du vécu. Leur ton, leur ferveur et leur empressement révèlent qu’ils ont été arrachés au temps de l’atelier, que l’écriture s’est immiscée, non pas en concurrente de la peinture, mais en prolongement explicite. (Pierre-Jean Brassac)

Vous pouvez commander le livre Journal d’atelier 2009-2014  contre un chèque de 17 Euros sur le site à la page contact

 

 

Exposition de Guillaume Beaugé « Le Torrent fait Figure »

La peinture ne passe malheureusement pas sur les petits comme sur les grands écrans… Il faut la voir « de visu », et bien en face, pour qu’elle délivre son message sur notre être entier, puisque c’est pour cela qu’elle a été conçue…

… Une exposition à  La Capitale Galerie (Paris ) , du 13 juin au 1er juillet vous permettra de la rencontrer , peut-être,  dans une toute dernière série de Torrents, où ceux-ci contiennent…des figures … qui connaîtront, on l’espère… encore d’autres développements … !!

A cette occasion, vous pourrez vous procurer le dernier essai de Guillaume Beaugé ;  « …Du torrentiel dans l’artParoles de Peintre » journal d’atelier (2009-2014 ),  édité et commenté par Pierre-Jean Brassac, aux Monts-Déserts Editions,.. avec illustrations ….

A bientôt de vous rencontrer, ou par l’intermédiaire de mon travail … 

        

                                    Guillaume Beaugé.   juin 2017

PS :    Je serai ravi d’avoir vos points-de-vue sur le livre d’or de la Galerie, ou sur le mail :      lereg44@gmail.com …    ou  contact@torrrentciel.com sur blog de mon nouveau site :

  Autres sites :  wikipedia.org……Guillaume Beaugé….  et Peinture non-figurative ..

         

 

                                                    

 Merci …

FRAGMENTATION

Fragmentation

L'évolution de l'art de peintre sera la fragmentation

A partir du 20 ème siècle la Peinture ne se confond plus avec la représentation d'un spectacle, comme cela semblait l'être depuis toujours. D'importantes forces vont, au gré des différentes écoles et clans, mettre en pièces cette confusion, longtemps entretenue  et exploitée caricaturalement à la fin du dix-neuvième siècle, par l'art dit «  pompier.. ». L'art de peindre va évoluer considérablement au cours du 20 ème siècle, et l'un des moyens les plus importants de ce changement sera la Fragmentation.

L'apprentissage classique s'est basé depuis toujours sur le contrôle total de la surface pour aboutir à ce que l'on appelait " l'effet " ou vision globale. L'emploi de l'arabesque, de l'organisation des valeurs, de la soumission de la couleur au dessin, créait une monumentalité certaine et inéluctable, un contrôle quasi-absolu de la surface, permettant un raffinement extraordinaire dans le rendu des matières et la domination des détails. C'est à ce métier classique que l'on doit d'innombrables chefs-d'oeuvres depuis la nuit des temps, jusqu'aux prémisses de l'art moderne. Les impressionnistes partant de Boudin et Jondkind et de l'école de Barbizon, vont dans le travail de paysage, libérer le travail de la touche, du 'coup de pinceau", y compris Manet pour la figure. La suggestion peinte s'affirme, qui se distingue nettement du rendu léché et académique... d'où les hurlements d'un public peu habitué et peu éduqué à "l'allitération picturale . Le brio de la touche colorée va permettre le détachement du sujet "représenté"...Le néo-impressionnisme de Seurat, comme l'improvisation colorée fauve, y contribueront énormément. La peinture n'a plus l'objectif de représenter, seulement de suggérer,par une suite de sensations neuves et modernes, l'état intérieur du peintre, sa réaction personnelle au monde qui l'entoure.

 Avec la couleur, l'espace traditionnel figuratif explose. Le cubisme par son travail très sérieux de dessin et d'architecture d'abord, du collage et de la couleur décalée, ensuite, contribuera lui aussi à l'espace nouveau, fragmenté et syncopé, proche de l'abstraction. Vers 1910, Kandinsky, Klee et Mondrian franchiront le pas décisif de la non-figuration, tout en maintenant les contraintes universelles de la composition. L'espace moderne, éclaté, fragmenté est né, avec toute sa richesse, mais aussi toute son incompréhension, car le public généralement non initié, cherche inconsciemment l'image unitaire,confondue ingénument avec l'image rassurante et connue, de l'aspect.

Peinture et Nature

Du brassage des couleurs et des masses naissent les énergies

Dans la non-figuration de Guillaume Beaugé, « les formes combinent librement leurs inflexions, les cadences dans un paysage sans perspective. Du brassage des couleurs et des masses naissent les énergies. ». Dans sa « relation fusionnelle avec la nature », le peintre célèbre  "les noces de l'air, de la lumière sur les cailloux, les rochers du torrent "

J’aime travailler avec le torrent, car il déclenche en moi de l’admiration

Conversation près du torrent

Guillaume Beaugé, nous sommes au bord du torrent, à cent mètres à peu près, au bas de votre maison...

Pourquoi êtes-vous là, à dessiner près de l'Auzène, rivière qui dans le département de l'Ardèche, rejoint l'Eyrieux, puis le Rhone ?

G.B :  Je me le demande encore parfois, au bout de quarante ans, ...et ce n'est pas parce que ma maison est ici..! Je pourrais être aussi sur les cîmes…!

Un appel ?

G.B :  Une envie qui ne se tarit pas, pour l'instant…mais cela peut s'arrêter ...

Lieu  d'étude, ou lieu d'imprégnation  ? ...

G B: Les deux probablement… J'aime travailler avec le torrent, car il déclenche en moi de l'admiration, et l'envie d'en extraire des aspects...     Ses apparences, séduisantes, mais momentanées... me donnent envie de remplir des carnets, de faire, comme on dit, des études ...

Ces études sont des séances uniques ?

G.B:  Oui, pour la plupart... Si je décide par envie, d'approfondir sur un format plus conséquent, on s'embarque généralement pour beaucoup de séances ...! C'est possible et je le fais parfois. Mais il faut un matériel plus lourd et plus conséquent ... Cette improvisation sur nature est gratifiante...

On est en face de l'élémentaire, de l'origine de la vie, et l'acquisition de mon métier me permet de ne pas trop en rater, même si cela peut quand même arriver  ! … Une étude réussie fait plaisir sur le moment...

Peut-elle être à l'origine d'un tableau, à l'atelier ?

GB :  Rarement… Même si elle peut servir de départ, elle est bien vite balayée par les courants .... En se recentrant sur sa propre structure, le tableau rejette à la fois l'image et l'espace traditionnel du réel... Les études respectaient plus ou moins la profondeur proposée sur le motif... Maintenant, ce n'est plus possible ...Le tableau à l'atelier se met à fonctionner selon ses lois propres, accords, espaces, structures... Je ne peux qu'assister à cette vaste déconfiture, par où il est évidemment nécessaire de passer ...!

Un travail autre que celui de l'atelier ...Mais la mémoire ...?

G B:  Tout l'aspect est oublié, mais restent les sensations du torrent, ce choc presque métaphysique des éléments qui se heurtent et s'opposent, et qui créent à leur tour une sorte  de magie ... réseaux d'air ,d'eau et de roches qui s'entrecroisent ... Symboles de vie ...

Il s'agirait d'une abstraction ?

G.B :  Oui, au sens originel de 'tiré de "... La peinture pour exister doit abstraire... soit condenser l'aspect si elle décide de le garder ( les grands classiques )…  soit extraire une quintessence qui peut représenter l'invisible, c'est-à-dire le senti intérieur des choses… (et non leur apparence...) L'air, la lumière, le bruit, l'éclat des couleurs, tout rayonne... L'eau dévale dans la chaleur de l'été... Les enfants, plus loin, jouent dans l'eau, jettent des cailloux sur les rochers... Le torrent bruisse de tout son être, et dégage une grande énergie et aussi, une grande musique... C'est sa magnificence qui m'attire ,et d'ailleurs, ce sentiment doit m'imprégner, sinon ;je ne peux rien commencer ....pas même la plus petite étude ...

Une émotion ?

G.B : Oui, quelque chose qui m'arrête, me cloue sur place et m'oblige quelque temps, à me mettre là, et pas ailleurs ...Cela ne dure que le temps du travail et peut se renouveler à quelques mètres ... L'été se termine par une moisson d'études... On a l'impression d'avoir engrangé pour l'hiver... Quelque chose qui nourrira le travail ...Mais aussi, l'impression d'inaccompli, qui reste à faire...que rien n'est vraiment dit ...finalement … !

D'aucuns se satisferaient du résultat pour l'exploitation d'une peinture figurative, non ?...

G.B : Oui, mais je ne peux accepter cette démarche, Je n'aurais pas l'impression que cela me représente vraiment ...le torrent peut-être, mais pas moi ...!

C'est donc bien le problème, les deux doivent y être ?

G.B: Les deux indissolublement réunis et si possible sous une forme convaincante, voire rutilante...un style, peut être ? ...

Se faire entendre, en tous cas ?

G.B: Oui, même si l'on sait que les écrans occupent largement le terrain visuel actuel et même si l'on sait aussi que le tableau dans sa fonction n'occupe pas le même terrain ...

Qu'est-ce-qui peut distinguer la peinture de toutes les autres images ?

G.B: L'arrêt du temps .... et la superposition de différents temps... Peut-être ne se rend pas -t-on vraiment compte de l'importance universelle de la peinture.... bien sûr très en vogue actuellement, mais finalement submergée par les images mobiles ... dispensatoires d'effets fictifs et rapides ... Quoi qu'on dise, la peinture reste un art relativement secret, voire élitiste, même si l'on a assisté, ces dernières années, à une popularisation effrénée, dans toutes les classes sociales y compris dites "supérieures " qui n'ont pas échappé au bling-bling de l'ignorance crasse !!!!....

Revenons, si vous le voulez, à notre histoire de torrent ...et des temps" 'superposés"... J'avoue ne pas très bien comprendre !

G.B :  C'est toute la différence de nature entre "esquisse" et "tableau" Un tableau ne peut pas être confondu avec une esquisse, même brillante ... Il y a des Van Gogh, des Fragonard, des Picasso qui sont exécutés en 3 heures... Ils sont assez denses, assez intenses, dirons - nous, pour être de vrais tableaux et non des esquisses superficielles... Ils sont le fruit d'un travail très intense de préparation...ou d'un travail en "série" soutenu ...Tout cela pour dire que je distingue "étude" et "composition", travail rapide et travail issu d'une accumulation...

Mais n'y a -t-il pas risque de s'y perdre...dans cette accumulation ?

G.B: Oui, c'est l'enjeu... j'en suis bien conscient ...mais je désire une certaine densité de ton et de composition, qui doit, dans l'idéal, je vous l'accorde, ne pas perdre fraîcheur et spontanéité...C'est tout l'enjeu du travail d'atelier, qui est différent de celui d'ici-même...

J'ai bien compris... vos exigences ...mais pourquoi le torrent s'immisce-t-il dans le travail des toiles ?

G.B:  A l'atelier, bien loin d'ici, à la mauvaise saison, le torrent n'est plus devant moi...et pourtant il reste encore comme sujet principal d'inspiration en tant qu'entrelacs de choses et d'espaces ...Il s'impose de lui-même car en ce moment aucun autre "sujet" ou thème ne me semble aussi complet, riche de possibilités, reliant en même temps autant de réalités contradictoires et essentielles ....comme bien sûr, les quatre éléments, terre, air eau , feu, mais aussi d' autres notons que je ne peux nommer:  poids, légèreté, éclaboussements, sans oublier la possibilité qu'apparaissent dans ce milieu placentaire si riche et si vivant: un animal, une baigneuse… ou un dormeur...

   En résumé, on en revient toujours au thème de la magnificence...Si je travaille au bord du torrent c'est que je suis frappé régulièrement par la magnificence de ses aspects changeants...S'il me hante encore l'hiver, c'est par cette magnificence qu'il détient et qui me pousse à un idéal de magnificence des toiles.

Guillaume Beaugé

 

 

 

Fragilité

Fragillité

 Notion que rencontre tôt ou tard tout créateur sincère dans son travail,notion très voisine de l'Humilité,car l'artiste comprend vite que la volonté n"est pas suffisante la plupart du temps dans une telle entreprise....

Le travail intensif,oui,mais désintéressé...Alors quelque chose peut apparaître qui satisfera véritablement et durablement celui qui cherchait. L'artiste est forcément un mélange incontournable de confiance en lui et de conscience de sa propre vulnérabilité, car la difficulté considérable,malgré le talent et le côté imprévisible,unique et non reproductible de chaque réussite,rend le créateur bien conscient de cette soumission à quelquechose qui intervient souvent  à contretemps de son bon vouloir.

Que chaque oeuvre s'intitule  profane ou religieuse  n'a finalement que peu d'importance.Ce qui compte,c'est la qualité du sacré qu'on retrouve souvent plus dans une nature morte de Matisse ou de Morandi,ou un personnage de Giacometti que dans certains travaux de volonté religieuse,mais de contenu profane. Ce sacré est plus lié à l'intérieur profond de l'artiste,sa générosité,son exigence, ses doutes,et forcément son sentiment très humain de fragilité,face à son idéal élevé, sa terreur de l'échec et le rassurant de ses réussites.

Guilaume Beaugé